Marabout vient de la déformation du terme arabe ‘mourabit’. Le mourabit est le disciple qui reçoit l’enseignement religieux d’un maître établi dans un Ribat. Le Ribat peut être assimilé à un couvent dont les ‘moines’ dédiaient leur existence à la propagation de l’Islam, au besoin par les armes et, quand les circonstances s’y prêtaient, s’emparaient du pouvoir politique (en Islam pouvoir spirituel et pouvoir temporel sont inséparables). Les deux mouvements à l’origine des deux Empires qui dominèrent l’Afrique du Nord et l’Espagne (du XIème au XIII ème siècle) sont partis de deux Ribats, le premier au Sahara, l’autre dans le Haut Atlas. Almoravide (qui fut le premier de ces empires) n’est autre que la déformation latine de Mourabit. Aujourd’hui, l’influence des marabouts est toujours forte au Maroc, mais le pays est également modernisé, de sorte que leur technologie est en phase avec l’époque. Les touristes peuvent profiter de tous les divertissements modernes, et la plupart des hôtels disposent d’une connexion wifi gratuite et rapide qui vous permet d’être en ligne quand vous le souhaitez. Ceux qui aiment jouer aux jeux de casino depuis leur téléphone portable seront ravis d’apprendre que le casino en ligne Bovada est légal au Maroc, offrant tous les jeux populaires qui existent et des bonus généreux à ses joueurs.
Au cours de voyage organisé au Maroc, les marabouts n’eurent pas que cette fonction de censeurs religieux des princes n’hésitant pas à les chasser du pouvoir quand ils jugeaient qu’ils n’étaient plus dignes de l’exercer. Ils ont été aussi, en l’absence d’un pouvoir central reconnu, le mécanisme d’arbitrage des conflits entre les tribus en perpétuelle compétition pour l’accès aux ressources naturelles (eau, pâturages). Entre ces groupes en conflit permanent, il y avait nécessité d’un lieu où on puisse continuer à commercer et négocier : le sanctuaire inviolable (P. Pascon 1972)
Le sens de ce terme a subi, comme beaucoup d’autres, l’érosion de l’Histoire. De nos jours, trivialement un marabout est l’équivalent d’un santon, personnage (réel en général) dont les qualités (sagesse, connaissance- réelle ou admise- des textes religieux et surtout la baraka – grâce divine) font l’intercesseur désigné auprès de Dieu.
Il n’existe vraisemblablement pas de marabout vivant, (à moins que ce ne soit simplement la forme qui en a changé) et ce terme désigne, de nos jours, le sanctuaire où est supposé être enterré le santon d’autrefois.
Un marabout qui arrivait à se faire reconnaître comme tels par ceux à qui il apportait la bonne parole fondait une zaouia (mosquée où les disciples s’adonnent à la prière, au prêche et aux incantations). A sa mort il lèguait la zaouia et sa baraka (grâce divine, aura de sainteté) à un successeur, en général choisi dans sa descendance qui devient ainsi marabout à son tour.
La zaouia commence dans l’ascèse et la pauvreté : investissant non point seulement dans le mystique et la sainteté, mais aussi et surtout, dans l’original, la marginalité, l’extraordinaire, le prodigieux. La science théologique mariée à l’indigence matérielle, dans un milieu de fruste culture, pour peu qu’elle soit avare de manifestations et ne s’exprime que par ésotérismes, produit des miracles, frappe l’imagination…Les silences, pour qui sait parler, confinent à la sainteté et à la proximité de Dieu. (P. Pascon, le Haouz de Marrakech, p 256).
Le Maraboutisme, a-t-on pu dire est la gestion triviale des formes dégradées du mysticisme rustique; avorton de la théocratie qui usurpe la sainteté des grands ancêtres pour en tirer des revenus sur les âmes simples et manipuler de petits pouvoirs locaux. (P. Pascon 1972)
Cette forme dégradée du maraboutisme remonte, au moins aussi loin que le milieu du XIX ème siècle. Parlant de Sidi ben Daoud, marabout de Boujaad, de Foucauld écrit : « Le Sid possède une bibliothèque mais on la consulte peu. Les saints profitent des biens que Dieu leur a donnés pour passer leur existence dans les douceurs des plaisirs licites : au reste, le Seigneur les bénit en toute choses. Nulle part je n’ai vu les mulâtres aussi nombreux qu’à Bou El Djad. » (Reconnaissance au Maroc,1883 – 1884, p.54, 55).
Ailleurs, à Mghimima une des grandes Zaouia au sud de l’Anti-Atlas, le même Ch. de Foucault affirme que les marabouts de cette zaouia, fument le kif arrosés de grands verre de mahia (eau de vie, dont la consommation est formellement interdite en Islam) que leur préparent les juifs de Tintazart et du Draa.(Reconnaissance au Maroc,1883 – 1884, p.168).
La même dégénérescence a été observée en Israël où les émigrés juifs marocains ont emporté avec eux leurs traditions maraboutiques comme l’atteste l’article « Les Rabbins magiques » publié dans le quotidien français « Le Monde » dans son édition du 20/11/04, que vous pouvez lire en cliquant sur le lien ci-dessous.
Trois figures (2 musulmanes et 1 juive) représentatives du maraboutisme au Maroc ont été retenues pour illustrer ce phénomème très particulier de la dévotion religieuse au Maghreb. Il s’agit de Moulay Brahim, Sidi Aberrahmane et Haïm Ben Diwane.